WATCH_DOGS – Comme un goût de 1984
Hello ! On va parler d’un jeu que j’ai fini récemment, WATCH_DOGS d’Ubisoft. Voyons ensemble tout le battage médiatique et les qualités et défauts autour de ce jeu.
Sortie le 27 mai 2014, il m’aura fallu un peu de temps avant de me le procurer. En effet, pas mal de battage autour de son développement et de ses ambitions le vendait comme un concurrent sérieux à GTA V, avant de finalement déchanter en apprenant sa gestation chaotique, et son reboot de développement. Une bien mauvaise publicité, mais maintenant qu’il se trouve à prix abordable, passons au verdict.
Le jeu vous met dans la peau de Aiden Pearce, hacker en train d’effectuer des détournements d’argent dans un hôtel, depuis tous les objets connectés, et avec l’aide de son complice Damien Brenks, lui aussi hacker. L’affaire tourne mal lorsqu’ils sont sur le point de se faire détecter, mais s’en sortent. Quelques jours plus tard, Aiden est attaqué lors d’un trajet en voiture, alors que son neveu et sa nièce sont à l’arrière. Cet incident marquera la mort de sa nièce et le début de sa quête de vengeance, en tant que Justicier, traquant sans relâche l’injustice dans les rues, grâce aux données obtenues par le hacking.
Le scénario parait un peu juste dit comme cela, mais il faut savoir que le tout est très cohérent grâce à la ville de Chicago où se passent les événements, et surtout grâce au fait qu’elle est une ville pionnière en hyperconnectivité. Elle est en fait gérée par un système global nommé le ctOS. Un peu trop connectée d’ailleurs puisqu’elle permet d’avoir accès à une tonne d’informations sur le moindre passant grâce au Profiler, application détournée sur le smartphone du héro. Le contrôle des systèmes de circulation comme les feux de signalisation ou les ponts mobiles permet de semer le chaos, ou semer la police. Au choix. On peut dire que le vrai héro du jeu, c’est la ville et son ctOS.
Bref le ctOS, une invention qui aurait le don d’horrifier ce cher Georges Orwell. Il est possible de se connecter aux caméras de la ville, écouter des appels, voler l’argent de personnes à distance et j’en passe. Un vrai panorama de ce qui peut nous attendre dans les 20 prochaines années ! J’ai été très impressionné par cet aspect.
Malheureusement le jeu pèche sur d’autres points. Ainsi, avec le côté hacking très mis en avant dans la promotion du jeu, je m’imaginais plus un côté infiltration. Au final, le côté bourrin prend le pas, avec souvent d’énormes fusillades. Le côté discrétion est un peu trop sous-utilisé et difficilement exploitable, la faute à une IA un peu à la ramasse sur les ennemis. Parfois trop débiles, on peut passer à côté d’ennemis en courant sans se faire repérer pour autant, ou bien trop méthodique et implacable, rendant certains passages extrêmement frustrants à force de se faire remplir de plomb. Une IA en dents-de-scie qui porte donc préjudice au gameplay.
Le scénario est convenu sur la durée du jeu, voire même par moment redondant, avec plusieurs passages dans un même lieu, ou des missions qui semblent presque superflues et donnent l’impression de juste rallonger artificiellement le jeu. Malgré tout, il reste intéressant dans les grandes lignes et l’enchainement des missions reste agréable, et on veut toujours connaitre la suite. Les personnages annexes comme comme Jordi, Clara et T-Bone sont plutôt bien créés avec un background intéressant et crédible.
Il est à noter que le doublage français est bon (le contraire aurait été une hérésie avec Ubisoft), à l’exception de… Aiden Pearce ! Votre héros a malheureusement une voix trop forcée et monocorde, style « je suis trop dark, tu peux pas comprendre ». Dommage. Pour ce qui est des musiques, le choix est un peu chiche. Un bon nombre de pistes utilisées pour la radio (une seule station), mais en général anecdotique. Ce n’est pas les mêmes moyens qu’un GTA, c’est sûr, mais j’espérais mieux.
Au final, oui, WATCH_DOGS a pas mal de défauts, d’autant accentués à cause du concurrent Rockstar, mais il n’est pas mauvais pour autant. En faisant abstraction de la pub à outrance d’Ubisoft et sans avoir d’attentes particulières, le jeu reste agréable et intéressant, avec un scénario correct et un univers technologique poussé qui lui donne un côté unique.
Est-ce le GTA Killer tant annoncé ? Non. Est-il sympa à jouer ? Oui. Si vous le trouvez pas trop cher, foncez !
Critique réalisée à partir de la version PS4.