Rares sont les séries de jeux vidéos sur PC qui déchainent les passions. Il y en a pourtant une qui fais parler d’elle depuis dix ans, et ce pour encore très longtemps… Half-Life !

Attention : ce dossier contiens des spoilers concernant les jeux de la série.

Les origines : Half-Life

Half-Life sort en 1998. Il est le premier jeu de Valve Software, co-fondée en 1996 par Gabe Newell (ex-employé de Microsoft) et Mike Harrington. Le développement du jeu est alors basé sur le Quake Engine de id Software. Ce moteur sera hautement modifié, avec des ajouts tels que les animations squelettiques des personnages, et le support de Direct 3D.

Le nom de code du jeu est alors Quiver, le nom d’une base militaire dans le roman de Stephen King The Myst. Il deviendra plus tard Half-Life. C’est le terme anglais pour demi-vie : il s’agit du temps mis par un matériau, pour perdre la moitié de son activité (radioactivité ou autre). C’est un terme de physique-chimie évoqué par le symbole lambda, qui sera le logo du jeu.

Peu avant sa sortie, le jeu a eu droit à deux démos jouables. Half-Life Day One, qui étais distribué avec certaines cartes graphiques, donnais l’accès aux premiers 20% du jeu. Puis ensuite Half-Life : Uplink qui contenais des niveaux du jeu hautement modifiés, et qui forment une petite aventure indépendante.

Lors de sa sortie, le jeu a été acclamé par la critique. Il faut dire que c’était un des plus beaux jeux du moment. Il reçu plus de cinquante récompenses de jeu de l’année ! En 2008, plus de neuf millions de copies ont été vendues dans le monde !

Coté scénario, vous êtes dans la peau de Gordon Freeman, un scientifique dans la base secrète de Black Mesa. Vous vous rendez à votre laboratoire, pour effectuer une nouvelle expérience, comme toute journée banale pour vous. Banale, ça reste la théorie. Lors des tests, tout tourne mal, et l’analyse de l’échantillon du jour provoque l’ouverture de plusieurs vortex, d’où arrivent des extraterrestres ! Votre but sera avant tout de survivre, et de quitter la base. Mais une personne vous observera tout au long de votre périple, vous cachant au passage votre but futur…

L’expérience qui a tout déclenché

Half-Life va marquer les esprits, par ses moments mémorables et son ambiance, ainsi que le pied de biche qui deviendra son arme emblématique. Et qui n’a jamais sursauté en se faisant attaquer par un headcrab dans un conduit de ventilation ? 😀

D’autres points de vue : Opposing Force et Blue-Shift

Valve va donner à un jeune studio, Gearbox Software, la charge de réaliser deux addons pour son jeu. On explorera alors la base de Black Mesa dans la peau de nouveaux personnages.

En 1999 sort le premier Addon, Opposing Force. Il vous met dans la peau d’Adrian Shepard, un des marines envoyé pour nettoyer Black Mesa. N’étant pas briefé sur ce que vous allez y trouver, vous êtes attaqué vous et votre escouade, alors que vous êtes encore en hélicoptère. Votre but sera encore de survivre face aux aliens divers, tout en tentant de vous échapper de l’enfer qu’est devenu Black Mesa.

Des nouvelles armes sont disponibles, des boss impressionnants (sauf le dernier), un level design travaillé, Gearbox a fais un bon travail sur cette extension, qui bien qu’elle soit un peu courte, reste une expérience inoubliable.

Le nom Opposing Force est un terme de physique, et reste donc dans la continuité de Half-Life.

Enfin en 2001 sort le deuxième addon, en version standalone (ne nécessite pas le jeu de base). Il s’agit de Blue Shift. Son nom est encore une fois un terme de physique. Vous y incarnez Barney Calhoun, agent de sécurité de Black Mesa. Vous serez pris au dépourvu lors de l’attaque alien, et devrez vous échapper du complexe, avec l’aide de quelques scientifiques trouvés sur le chemin.

Le scénario est très court, trop court. Il y a très peu d’armes, et le fait d’avoir des personnages et armes mieux modélisés ne change pas le fait que Blue-Shift laisse un goût amer. Après Opposing Force, c’est une déception. Dommage. Il reste cependant important à l’histoire puisqu’on y découvre certains personnages qui seront repris par la suite.

Une suite mémorable : Half-Life 2

C’est finalement après cinq ans de développement que sort Half-Life 2. Il utilise le nouveau moteur conçu en interne par Valve, le Source Engine. Il est tout bonnement impressionnant, il gère les lumière infiniment mieux, le nombre de polygones affichés crève le plafond, et il utilise le moteur physique Havok, pour nous donner quelques énigmes basés sur les objets environnants. Il est aussi le titre phare du lancement de la plateforme de jeu dématérialisés de Valve, appelée Steam.

A sa sortie, le fait qu’une connexion Internet soit obligatoire pour l’installation et l’activation du jeu avait fais couler beaucoup d’encre ! Les débits restant faibles, installer le jeu et faire ses mises à jour était un véritable parcours du combattant.

Vous êtes de nouveau dans la peau de Gordon Freeman, notre cher scientifique qui défonce de l’alien à coup de pied de biche. Après avoir été mis en attente par le G Man à la fin du premier volet, vous vous retrouvez vingts ans après l’incident de Black Mesa. La terre a été envahie et la population humaine est sous contrôle. Une guerre avait éclaté lors de l’arrivée des aliens, la guerre des sept heures, mais l’issue certaines ne laissait que le choix de la capitulation. Heureusement que la résistance s’est vite organisée.

Le gameplay reste similaire à son ancêtre, c’est un FPS rapide, avec un large chois d’armes. Les mouvements sont fluides, les commandes répondent bien, et l’inclusion de véhicules à piloter est un plus indéniable. L’hydroglisseur et le buggy apportent énormément au dynamisme du jeu.

L’inventaire d’armes reste similaire, mais l’apparition du Gravity Gun va changer totalement votre façon de combattre. Cette arme vous permet de tirer à vous des objets, et de les renvoyer ensuite sur vos ennemis. Graphiquement, c’est sublime, jamais un jeu n’avait été si beau (en 2004). L’IA des ennemis est correcte, et donne un bon challenge. Le jeu reste assez linéaire, mais ne donne pas une impression d’enfermement trop prononcée.

Il fût encensé par la critique, et reçu 35 récompenses en temps que jeu de l’année. Une partie des niveaux coupés du jeu avant la sortie, fut ensuite sorti sous le nom de Half-Life 2 : Lost Coast. Ce passage est une démo technique, car un des premiers jeux à se voir doté de la technologie d’éclairage dynamique et du rendu HDR.

Une histoire d’épisodes

Valve comptant poursuivre sur le succès de son bébé, Half-Life 2, décide de sortir la suite. Comme HL2 se fini sur un cliffhanger de malade, la suite sera distribuée en épisodes, afin de réduire la durée du cycle de développement, et donner au joueur des jeux plus fréquemment. Trois épisodes sont prévus.

Le premier, Half-Life 2 Episode One, sorti en 2006, reprend exactement à la fin de Half-Life 2. L’explosion en haut de la citadelle ne vous a pas tué, grâce à l’intervention des vortigaunts, mais une réaction dans la citadelle risque de détruire toute la ville. Vous devrez donc y retourner pour empêcher un chaos total si elle venait à exploser. L’épisode met l’accent sur la coopération avec Alyx. Le moteur Source s’est amélioré, le HDR est intégré directement, l’histoire est originale, mais la durée de vie reste faible. Normal, puisque les trois épisodes prévus doivent constituer un jeu complet.

Half-Life 2 Episode Two est la continuité du premier épisode, sorti fin 2007. Lors de votre fuite en train, l’explosion le fait dérailler. Vous devrez empêcher une tempête de portails, amenant des renforts aliens, et trouver un moyen de vous rendre en arctique, là où se trouve l’emplacement d’un projet secret découvert dans l’Episode One. Il utilise cette fois ci le moteur Source 2007, une mise à jour colossale des technologies utilisées. Éclairages et ombre dynamiques,  support des processeurs à cœurs multiples : les performances s’en retrouvent décuplées. La physique a été revu également avec l’inclusion de la dernière version du moteur Havok.

Quant à Half-Life 2 Episode Three, on l’attend encore. Valve a pris du retard avec des jeux comme Left 4 Dead et sa suite, et pour l’instant, seul deux artworks ont filtrés : c’est peu. Pour une trilogie épisodique, censée sortir vite, c’est raté avec trois ans d’écart depuis le second volet. Espérons que le jeu sera à la hauteur de l’attente.

Portal, un dérivé très proche.

Portal est un jeu atypique. Sorti avec Episode Two dans la Orange Box en 2007, c’est un jeu de réflexion à la première personne.

Le jeu vous met dans la peau de Chell, une femme, dans un centre de test de la société Aperture Science. Un robot nommé GLaDOS (Genetic Lifeform and Disk Operating System) vous guidera durant les divers salles de test, mais vous ne la verrez qu’à la fin. Pour ces tests, vous serrez équipé du Portal Gun, une sorte d’arme capable de créer des portails sur les surfaces planes. Vous entrez par un portail, et sortez par le deuxième que vous avez créé. Les objets peuvent aussi y passer. Portal a été très bien reçu, de par son originalité, et son humour noir. La durée de vie du jeu est très courte, mais des challenges sont là pour rattraper le tout.

Maintenant, me direz-vous, quel est le lien avec Half-Life ? Bonne question. C’est lors de votre petite visite dans les locaux d’Aperture Science que vous pourrez apercevoir dans certains bureaux, un diaporama, expliquant une stratégie commerciale afin de concurrencer Black Mesa sur les appels d’offres de la défense américaine ! Le lien est fait. Par contre, l’époque n’est pas définie, mais il semble que Portal se déroule avant la guerre des sept heures, et donc avant ou au même moment que l’invasion d’aliens à Black Mesa.

Des rumeurs à propos de l’Episode Three circulent aussi. Le projet secret en arctique serait-il un Portal Gun d’Aperture Science ? Le mystère reste entier.

Une masse de fans très créative

L’univers d’Half-Life inspire énormément de ses fans. Beaucoup de vidéos se trouvent sur le net, mais deux projets sont selon moi à retenir.

Escape from City 17, un bon petit film court, centré sur la résistance, et se déroulant lors de l’Episode One. Une deuxième partie est actuellement en tournage.

VIDEO INDISPONIBLE

Un autre projet, What’s in The Box, attise sérieusement notre curiosité. Rien ne permet d’affirmer que l’on se trouve dans l’univers d’Half-Life, mais de nombreuses choses l’évoquent : la tempête de portail, l’utilisation des bruitages, bref il ne manque que Gordon Freeman pour le prouver. Bien d’autres éléments se trouvent sur leur site.

Ainsi se termine ce dossier sur la saga Half-Life, j’espère vous avoir donné envie de découvrir ces jeux ou d’y rejouer.

A plus les geeks, et ne sortez jamais sans votre pied de biche !

The cake is a lie !