Pixels – La nostalgie massacrée
Amis gamers, je ne vais pas passer par quatre chemins. Le film Pixels est n’est pas à mettre devant les yeux de tout le monde. Explication.
Tout d’abord, recadrons le sujet. En 2010 est sorti sur la toile un court métrage appelé Pixels, créé par Patrick Jean. La vidéo est originale et montre les icônes de jeu vidéo attaquant la ville de New York. Au final cette vidéo retiendra l’attention et l’idée sera rachetée par Columbia Pictures pour en faire un long métrage.
Pixels, la vidéo d’origine
Ce long métrage est sorti le 22 juillet 2015 en France. Il reprend dans grandes lignes le scénario en l’étoffant un peu, sous la forme d’une comédie. En 1982, Sam Brenner et un de ses amis vont à l’ouverture de la nouvelle salle d’arcade dans leur ville. Sam est tellement bon sur les jeux qu’il va participer aux championnats du monde de jeux d’arcade, lesquels seront filmés pour intégrés des séquences vidéo dans une sonde spatiale avec d’autres éléments, en guise de message de paix à d’éventuels extra-terrestres. On voit déjà où tu veux en venir, film… Sam se fait battre lors du tournoi et ne s’en remettra jamais.
30 ans plus tard, la terre est attaquée par des sprites de jeux vidéos venus de l’espace…
Bande annonce de Pixels, le film
Après deux visionnages, je confirme mon avis partagé sur ce film. Tout d’abord, ses effets spéciaux sont très bons. Vraiment, on sent le travail donné par les animateurs et la qualité est au rendez-vous. L’ensemble est visuellement impressionnant et vous laisse sur le cul. Le scénario est correct et je n’en attendais pas plus vu le matériau de base, un court métrage sympathique sans prétention extravagante. Les musiques ne sont pas mirobolantes, mais j’ai apprécié les quelques passages avec des titres de Queen (indémodable).
Mais alors le reste m’a horrifié au plus haut point. Le jeu d’acteur du personnage principal, incarné par Adam Sandler est catastrophique. Mais le pire reste celui de son ami d’enfance, le Wonder Boy, un personnage tellement mauvais et surjoué, qu’il vous donnera envie de vous cacher. Il est une représentation des geeks tellement virulentes et inexactes qu’on en vient à se demander si la société dans son ensemble voit réellement les joueurs comme cela : des asociaux paranoïaques inaptes à n’importe quelle tâche, cherchant partout la théorie du complot.
Durant une bonne partie du film, on a juste envie de se cacher tellement ces stéréotypes sont toxiques pour l’image des joueurs. Tout ce que les jeux ont fait pour démocratiser le média est réduit en cendre en une fraction de seconde par ce film.
Et pour conclure le tout, signalons le gâchis incarné par la présence de certains acteurs, qui nous ont habitués à bien mieux : Peter Dinklage, Sean Bean, et Dan Aykroyd… On a besoin d’argent rapidement pour accepter de tels rôles ?
Au final, ce film est un terrible gâchis. Le tourner sous la forme d’un film d’action comédie avec d’autres acteurs et un ton plus proche d’un film comme « Scott Pilgrim VS the World » aurait été un bien meilleur hommage aux jeux présentés. R.I.P. Q*bert, Galaga, Centipede, Donkey Kong et les autres… Un film fait par des commerciaux, ne sachant pas ce que c’est que d’être un gamer, le tout avec des logos Sony absolument partout en placement de produit.
Bref, à regarder une fois et à oublier. Si vous arrivez à l’oublier après qu’il ait bafoué votre amour propre de gamer. Si vous voulez un bon film basé sur des univers de jeux vidéo, regardez plutôt Les Mondes de Ralph.