Mass Effect 3 : critique en demie teinte [MAJ Extended Cut]
Mass Effect. Une trilogie commencée en 2007 par BioWare, et qui touche à sa fin. Une attente insupportable à entouré la sortie du dernier volet : une historie si grande, si épique que trois jeux sont nécessaires pour en venir à bout ! Voici le verdict.
Article original du 30 mars 2012, suivi d’un ajout du 28 juin 2012 concernant l’Extended Cut.
Mass Effect 3
ATTENTION : Ceux qui n’ont pas joué aux jeux de la série, mais en ont l’intention, risquent de tomber sur quelques spoilers. A vous de voir si vous continuez à lire !
Mass Effect 3, sorti le 9 mars chez nous, reprend quelques mois après les évènements de Mass Effect 2. La plupart de vos choix sont directement importés de vos sauvegardes précédentes, et influent grandement sur le déroulement du jeu, comme promis par BioWare. Les compagnons morts au combat durant les deux premiers opus sont donc bel et bien morts. Cela assure une continuité sans égale dans votre expérience de jeu et est vraiment louable de la part des développeurs.
Trailer de Mass Effect 3
Les Reapers sont en route pour éradiquer toute forme de vie de la galaxie, et vous seuls pouvez unir les différents peuples galactiques afin de les combattre. Une bien belle mission, qui va vous occuper une bonne vingtaine d’heures, si ce n’est plus, car il y a des quêtes annexes.
Le moteur reste encore et toujours l’Unreal Engine , au meilleur de sa forme, bien optimisé, peu gourmand, tout en vous flattant la rétine avec ses effets spectaculaires. Le niveau de détail est égal à l’opus précédent, et le gameplay ne change guerre : cela reste un shooter à la troisième personne avec des éléments de jeu de rôle.
ME3 arrive enfin à trouver un juste milieux au niveau de l’armement. Certes, il y a toujours les clips thermiques de ME2, mais plus d’inventaire. Chaque arme trouvé et identique à une autre déjà possédée lui fais gagner un niveau. Il est possible de personnaliser vos armes, avec viseurs, capacité de chargeur, et d’autres bonus glanés de ci de là durant vos aventures. Adieu le bazar d’inventaire de ME1 !
J’ai cependant été déçu au niveau des dialogues : beaucoup moins de choix s’offre contrairement au deux précédents jeux. J’ai trouvé le choix de répliques plus manichéen, sans nuance comme on en trouvais avant. Tout est blanc ou noir, mais jamais on ne pourra donner une réponse plus vague dans une conversation.
Autre remarque, cette fois ci concernant les animations de personnages. Elles sont moins bonnes qu’avant, voir catastrophiques ! Pourquoi les avoir refaites si c’est pour faire pire ? Lorsque l’on cours avec Shepard, on a l’impression que tout ses mouvements sont suremplifiés. Il ne manque que la musique de Benny Hill ! Et lors de dialogues, beaucoup de saccades dans les mouvements, voir des repositionnements : adieu les animations fluides et sans coupures.
Animation désastreuses… Are you serious ?!
L’ambiance reste, elle, aussi prenante qu’avant. Un scénario bien construit, des dialogues intéressants avec vos équipiers et des niveaux avec une architecture bien pensée. Par contre les musiques ne sont plus de Jack Wall et Sam Hulick : dommage, car celles ci ne sont pas mémorables, une ou deux tout au plus. Un quasi sans faute, à deux exceptions sur lesquelles je vais m’attarder.
La première, le DLC vendu à la sortie du jeu. On a l’impression que c’est tout bonnement un morceau du jeu final, qui a été retiré pour être vendu. Celui-ci ajoute quelques quêtes, mais aussi et surtout un nouveau personnage. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit ni plus ni moins qu’un prothéen ! Une race disparue ayant déjà combattue les Reapers et dont Jarvik (c’est son nom) est le dernier représentant vivant ! Comment un personnage, dont on entend parler de sa civilisation depuis ME1, n’est-il qu’un DLC ? Une véritable honte pour un contenu qui devrait être intégré au jeu, bien qu’il soit de très bonne qualité.
Deuxième point et non des moindres, la fin du jeu. Alors que l’on joue à la série Mass Effect depuis 2007, avec des choix se répercutant sur l’intégralité de la trilogie, BioWare annonce que la plupart de ces choix auront une influence sur la fin. Les joueurs sont enthousiaste à l’idée de voir une centaine d’heures de jeu conditionner la fin de l’histoire, une fin qui nous sera personnelle en tout point. Grossière erreur. Autant le jeu est grandiose, avec une montée en puissance de l’action et des enjeux, autant la fin est plate et anecdotique. S’il y avait un élément à ne pas négliger lors du développement, c’est celui-ci. La fin du jeu est en soi correcte. Mais BioWare nous a menti : aucun des choix effectué lors des trois jeux ne l’influence ! AUCUN ! Trois choix s’offrent à vous à la fin, ne modifiant que légèrement les événements des dix dernières minutes de cinématique. Pire encore, un de ces choix n’est accessible qu’après avoir joué suffisamment au mode multijoueur du jeu. Mode multijoueur qui selon BioWare avant la sortie, ne devait pas être obligatoire pour obtenir la meilleure fin. Encore un mensonge digne de nos pires politiciens…
Présentation du mode multijoueur
Le mode multijoueur quand à lui est plutôt correct. Il ne restera pas dans les anales du jeu vidéo, mais il est assez jouissif pour vous occuper pendant une dizaine d’heures. Quatre joueurs sont lâchés dans un niveau afin d’affronter des vagues d’ennemis, en accomplissant certains objectifs, comme hacker un ordinateur, ou protéger des civils, pour au final embarquer dans un véhicule d’extraction. Au fil des parties on gagne des points, servant à acheter des caisses d’armes au contenu aléatoire. Caisses d’armes que l’on peux aussi acheter avec de l’argent, du vrai, pour les joueurs les plus pigeons. On reconnais bien la patte de l’éditeur, Electronic Arts.
Pour conclure, il faut se rappeler que le plus important n’est pas la fin, mais plutôt le chemin. Le jeu en lui même n’est pas si mauvais, il est même très bon. Ce qui le plombe est sûrement la politique avide de l’éditeur, Electronic Arts, qui a forcé l’équipe de BioWare à bâcler la fin, ainsi que d’autres points du jeu avec des délais de sortie trop courts. C’est bien dommage, et Mass Effect 3, bien que très satisfaisant, laisse un goût amer. Je n’ai pas envie de recommencer une partie dès maintenant, sentiment que j’avais pourtant éprouvé avec les deux premiers volets. En attendant, les joueurs grondent sur Internet et espère faire bouger les choses concernant la fin du jeu. Verdict donc en demie teinte. Wait and see…
Extended Cut
Suites aux diverses réactions outrées de joueurs, concernant la fin bâclée des joueurs, Bioware et Electronic Arts ont annoncé un DLC gratuit, nommé « Extended Cut », qui viens enrichir la fin du jeu.
Après avoir refais les dernières missions, je dois dire que bien qu’il n’y ait pas de changement majeur sur les évènements de la fin originale, il sont enrichis avec bien plus d’explications, et rendent logique ce qui ne l’étais pas du tout auparavant. Chacun des trois choix possibles est explicité avec ses conséquences, et les incohérences existentes ont été corrigées avec de nouvelles scènes. L’épilogue est plus riche et une vraie conclusion est faite.
On ne peux s’empêcher que la fin aurait dû être comme cela dès le départ, et que Electronic Arts a poussé Bioware à bâcler la fin du jeu pour le sortir dans les temps. Néanmoins, ce DLC, gratuit, est appréciable et permet de calmer les esprits.
La note finale ne change pas suite à cet ajout.
