Fallout 4 – Retournons dans les terres désolées

La guerre… La guerre ne change jamais… Mais la série des Fallout continue et évolue. Avec la sortie le 10 novembre 2015 du petit nouveau de la série, on est en droit de se demander si Bethesda a appris des précédents volets (forts sympathiques tout de même) pour nous proposer une nouvelle expérience, toujours plus riche. Verdict.

Annoncé à l’E3 2015, pour une sortie en fin d’année, Bethesda a bien gardé la surprise. Un jeu annoncé alors qu’il est presque finalisé, ce qui a pris tout le monde au dépourvu, un mouvement clairement à contre-courant.

Entrons dans le vif du sujet, avec le scénario. Il s’agit du premier Fallout qui nous montre clairement la vie avant l’apocalypse nucléaire de 2077. Le jeu commence dans la salle de bain du joueur, devant le miroir, pour créer son personnage. Homme ou femme au choix, les deux sont personnalisables, bien que l’on doive en choisir un seul (cela aura tout de même des conséquences). Tout va bien dans votre petite vie, votre fils, Shaun, nouveau né pleure un peu, mais votre nouvelle acquisition, un robot domestique modèle Mister Handy, appelé Codswort, vous aide dans vos tâches de tous les jours.

Bref la vie est belle, sauf avec ce démarcheur de Vault-Tec, qui insiste pour vous rencontrer depuis plusieurs jours. Vous ouvrez la porte pour le trouver et il vous parle des abris de sa compagnie, censé fous fournir un avenir radieux en cas d’attaque nucléaire. Chose possible, vu le climat tendu de guerre civile aux États-Unis et les relations tendues avec la Chine qui a annexé l’Alaska il y a quelques années. Bref, à peine quelques minutes se passent après le départ du démarcheur, que de terribles nouvelles arrivent à la télévision. Les premières bombes viennent d’exploser, le monde est en guerre…

Ni une ni deux, vous partez avec votre moitié et votre fils en direction de l’abri 111, sur une colline proche d’ici, pour finalement rentrer de justesse en échappant au souffle d’une bombe atomique… Le personnel de Vault-Tec vous prend en charge, vous fournit une combinaison d’abris, et vous installe dans une capsule de décontamination. Au final, il s’avère que c’est une capsule cryogénique. À votre réveil, votre moitié dans la capsule d’en face se fait tuer par un homme accompagné de scientifiques, et votre fils est enlevé. Les malfaiteurs vous replongent en stase, et vous vous réveillez plus tard, avec pour seul et unique but de venger votre amour, et retrouver votre fils.

Mais qui dit capsule cryogénique, dis passage du temps, et votre retour se fait en l’an… 2287.

Un scénario assez original pour une fois, mettant surtout en avant le contraste entre votre personnage qui n’a pas vécu les changements profonds du monde et la nouvelle civilisation de la surface. L’histoire est assez longue avec son lot de rebondissement, de factions à rejoindre, aider, anéantir, et de nombreux choix moraux vous seront proposés mettant votre moralité à rude épreuve. Il est un peu dommage que ces choix arrivent tardivement dans le jeu, mais ils sont largement compensés par leur impact.

Visuellement, Fallout 4 utilise encore et toujours le même moteur des jeux Bethesda. Mais bien amélioré depuis Skyrim. Le jeu est assez beau, mais n’espérez pas concurrencer avec le ténor Witcher 3. Bien que les effets de lumière soient sympas, les textures accusent le coup quand on les regarde de près. Mais la richesse des environnements permet de passer outre et le rendu final est agréable. D’autant que la zone de Boston est très colorée. Contrairement au vert grisâtre de Fallout 3 ou la teinte orangée de New Vegas,  Fallout 4 adopte enfin des couleurs correctes.

Bande-annonce de Fallout 4

La zone à explorer est très vaste et les décors variés. Centre-ville, parcs, sections d’autoroutes, marécages, il y en a pour tout les goûts. L’accent étant mis sur le détail, beaucoup de bâtiments sont explorables, chacun avec sa petite histoire, son vécu, trouvable sur des holobandes ou des ordinateurs.

Un effort monumental a été fait par Bethesda sur les dialogues. Autant sur le doublage français, que sur le système de dialogue. Le doublage est très bon, avec des acteurs impliqués, bien plus que dans les précédents volets ou Skyrim. Les dialogues ont aussi gagné en dynamisme, avec un nouveau système. Déjà, votre personnage parle ! Oui, enfin. Ce qui permet des changements de caméra entre les interlocuteurs, plutôt que les plans fixes qui rendent mal à l’aise (les joueurs d’Oblivion comprendront particulièrement). Seul bémol, ce système s’accompagne d’un système de réponse à quatre choix, pas plus. Un peu dommage pour la variété de dialogues.

Le gameplay quant à lui reste assez classique, les joueurs de New Vegas ne seront pas dépaysés. On tire, on ramasse des objets, des armes, des munitions, en suivant diverses missions. La grande amélioration viendra de la quête donnée par les miliciens, qui consiste à fortifier des camps, en implanter de nouveaux, et faire du commerce entre eux. Le système de craft mis en place pour cela apporte un vent frais dans la série, dans la lignée du DLC Hearthfire de Skyrim. Il est donc possible dans des zones délimitées de construire des bâtiments soit même, avec différents morceaux préconstruits. Poser des meubles, des cultures de légumes, des systèmes électriques, des défenses, pour au final accueillir des habitants. Puis il est ensuite possible de créer des routes commerciales entre ces campements. Une tâche qui prend beaucoup de temps, qui apporte un plus indéniable au jeu.

D’ailleurs, ce système de craft est poussé jusqu’aux armes et armures du jeu, vous permettant de les améliorer, ajouter des fonctions (viseurs lasers, compensateurs de recul) ou aussi de les recycler pour obtenir des matières premières.

Ces matériaux, parlons-en. Il est possible de transformer n’importe quel objet ramassé en jeu, en matière première. Une bouteille de Nuka Cola vous donnera du verre, une arme de fortune donnera des vis, du bois et de l’acier… Bref on ramasse des objets dès que l’on peut. Et c’est là aussi qu’un des problèmes apparaît.

L’inventaire. Toujours aussi fouillis, il n’a pas changé depuis les précédents volets. Mais pire encore, il se remplit encore plus vite à cause du système de craft ! Car oui, on ramasse bien plus de cochonneries pour améliorer nos bases ! Donc encore plus d’aller-retour à un de vos points de chute pour stocker le matériel. Un peu gênant.

Le leveling à été repensé lui aussi, plus proche de celui d’un Skyrim, avec un point par niveau pour débloquer des compétences. A noter qu’il n’y a pas de limite de niveau, et surtout que l’on peut continuer à jouer après la fin de la quête principale.

Comme les précédents volets, vous pourrez avoir des compagnons de route. Le plus emblématique étant Canigou, le berger allemand croisé au début du jeu. Ils sont au nombre de 13. Ils attaquent vos ennemis, portent votre équipement, donnent des conseilles sur la situation, et peuvent débloquer des compétences si votre affinité avec eux est élevée. Bref ils sont indispensables.

Bande annonce de lancement de Fallout 4

Fallout 4 est surement un des meilleurs jeux de Bethesda, mais tout n’est pas rose et on connaît leur réputation. Le jeu est bourré de bugs. Allant du crash pur et simple (bluescreen) aux défauts en jeu, des bugs de quête, des PNJ qui disparaissent, les statistiques des campements qui font le yoyo sans raison, à ceux plus gênant des contrôles qui foirent en mode construction avec les claviers AZERTY, compagnons perdus et j’en passe. Bref la liste est longue et le premier patch ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. On peut faire abstraction de ces différents bugs, aucun pour moi n’a été bloquant sur une centaine d’heures de jeu, en cherchant un peu sur des forums. Mais il faut savoir qu’ils sont là, que beaucoup seront corrigés, et qu’il faut être patient.

Pour conclure, Fallout 4 est vraiment un de jeux de l’année 2015, aux côtés de Witcher 3 et MGSV. Un des RPG occidentaux à faire impérativement, avec un univers riche, des quêtes à foison et leur conséquence, et un terrain de jeu monstrueux à explorer.

À jouer absolument.

Author: keitaro

Joueur de jeux vidéos en tout genre, et sur toute plateforme, fan d'animé, et de manga, j'essaie de partager mes découvertes et coups de coeur sur BakaGamer. Toujours en retard sur les sorties du moment, évidement.