Attention chérie, ça va trancher ! – Metal Gear Rising : Revengeance
Annoncé à l’E3 2009, Metal Gear Rising aura mis presque cinq années à nous parvenir. Suite à un développement tumultueux, et plusieurs refontes, il finira par atterrir chez Platinum Games (Vanquish, Bayonetta, MadWorld) dirigé par Hideo Kojima.
Le jeu se passe quatre ans après Metal Gear Sold 4 : Guns of the Patriots, mais est à considérer comme à part. Il y a la série des « Solid », ici c’est un « Rising ». On y incarne Raiden, présent dans MGS2 et MGS4 en tant que cyborg. Suite aux évènements de MGS4 et à la chute du système Sons of Patriots (intelligences artificielles dirigeant l’économie publique et militaire), le monde est encore en équilibre instable. Raiden à rejoint une société militaire privée (SMP), Maverick Security Consulting. Lors d’une mission d’escorte d’un président africain, tout dérape. Attaque de cyborg de grande envergure, apparition d’un Metal Gear Ray modifié, et assassinat sont au programme. Raiden sera fortement amoché, et perdra un oeil et un bras lors d’un combat au katana contre JetStream Sam, membre de Desperado, la SMP qui à effectué le coup. Bien déterminé à retrouver les coupables, et à se venger, Raiden entreprend de mettre à jour les sombres desseins de Desperado. Les thèmes classiques de la série sont abordés, bien que de façon plus légère et presque forcée : capitalisme, liberté, guerre… on est en terrain connu avec Kojima et je ne vais pas m’étendre.
Bien qu’assez simpliste, le scénario évolue convenablement sur la durée du jeu. On y découvre tous les personnages importants, l’équipe de soutien de Raiden par Codec, et chacun à sa propre histoire que l’on découvre à mesure des conversations. On reconnaît les dialogues propres à la série et la patte de Kojima dans ce jeu, bien qu’il ne soit que directeur exécutif.
Point de vue gameplay, on tranche (haha !) radicalement avec la série « Solid ». Ici, il s’agit d’un beat them all survoltée, avec Raiden doté d’un katana à lame haute fréquence. C’est rapide, bourrin, et tranchant. Les attaques sont peu variées au début, mais on peut upgrader les composants de Raiden et améliorer le katana (rappelez-vous, c’est un cyborg). Cela donne à la fin un véritable mixer assoiffé de vengeance. Attention toutefois, n’allez pas croire que l’on est tout puissant et inarrêtable. Pour réussir dans le jeu, il vous faudra maitriser la parade, pour contrer un maximum d’attaques, sous peine de finir démembré assez facilement pas vos ennemis. Un système de lueur rouge indique souvent quand va attaquer l’ennemi et à vous de contrer au bon moment. Chaque ennemi à un pattern d’attaque bien particulier.
Le système Zandatsu est également un des points forts du jeu. Il s’agit de couper l’ennemi et de lui prendre ses composants. En principe quand un ennemi a encaissé assez de coups, vous pouvez passer en mode de découpage libre. Dans un moment ralenti, vous pouvez choisir l’orientation des coups de katana pour dépecer vos ennemis, afin d’en extraire des composants pour régénérer votre santé. Bien pensé, et surtout incroyablement jouissif ! Oh ! Des apéricubes !
La durée de vie est assez bonne, bien qu’un peu court en mode normal (environ 8 heures), la rejouabilité est très prononcée. En effet, plusieurs sections de niveaux vous attribuent un score. Les amateurs de scoring vont apprécier. Heureusement, les difficultés suivantes opposent plus de résistance. Les boss sont mémorables et vous poussent dans vos retranchements, il faut réagir vite et s’adapter à chaque instant. Enfin, une vingtaine de missions VR (Réalité Virtuelle) vous sont proposées pour rallonger un peu le plaisir. D’autres ont été annoncées en DLC, ainsi que deux autres DLC centrés sur d’autres personnages de l’histoire. À voir si leur qualité mérite vos deniers lors de leur sortie.
Bien que MGR:R soit très plaisants à jouer, il n’est pas exempt de défauts. Le tutoriel est assez expédié, alors que la maitrise de la parade est essentielle. Les personnages sont bien développés à l’exception de… Raiden ! J’aurais aimé en savoir plus sur son passé récent (transformation en cyborg avant MGS4), mais peu de choses sont révélées. Aucune allusion (ou en tout cas rien de probant) n’est faite à propos de Solid Snake. Mort ? Ou pas ? On ne saura pas. Au moins, on en saura plus sur Otacon, qui aura finalement adopté Sunny, que l’on voit d’ailleurs dans le jeu. Ça sauve la mise. Dernier point horripilant : la caméra, instable, et parfois pas où il faut. Le suivi n’est pas optimal et vous rendra fou dans certains combats.
Graphiquement, le jeu tient ses promesses. Au début de son développement, il était censé utiliser le Fox Engine, mais cette idée fut abandonnée lorsque le bébé est arrivé chez Platinum Games. Malgré tout, le jeu est beau (quelques textures baveuses) et surtout tourne à 60 IPS. Fluidité garantie lors des séances de boucherie / charcuterie. Les musiques sont très bonnes, créées en interne chez Platinum. Des bons morceaux rock bien entrainants, ce qui change du style habituel de la saga, mais bien plus adapté à l’action rapide. Les doublages anglais sont bons, mais pas de choix des voix disponibles pour du japonais. Brossez-vous pour le français. Le tout est de bonne qualité, bien que certains passages aussi tombent dans le kitsch absolu. Mais c’est habituel de la série, et on y prend plaisir.
Au final, Metal Gear Rising : Revengeance est un très bon beat them all. Le tout s’éloigne de « Solid », sans pour autant trahir son héritage. On a ici un jeu qui plaira aux anciens venant de « Solid », tout comme aux néophytes de la saga qui la découvriront par ce biais. Dernier point, le dernier boss du jeu est tellement « over the top » et hors sujet, qu’il est déjà culte. 😉 Foncez !