Diablo III – Que vaut le hack and slash le plus attendu de la décennie ?

Diablo. Une série qui a laissé sa trace dans l’histoire du jeux vidéo avec seulement deux épisodes. Développé par Blizard, Diablo premier du nom sort en 1997. Il s’agit d’un hack and slash, assez gore, avec une très bonne rejouabilité. En 2000 sort sa suite, Diablo 2, puis en 2001 une extension, Lord of Destruction. C’est un véritable succès. Le jeu est mis à jour pendant plus de 11 ans, une communauté de joueurs immense se forme, bref, Diablo II est l’apothéose du hack and slash : sept classes de personnages (avec l’addon), un scénario divisé en cinq actes dans des lieux variés… Inutile de dire que son successeur, Diablo III, sorti le 15 mai 2012 à fort à faire. C’est donc l’heure de la critique !

Il faut avant tout parler d’un des points noirs du jeu : son lancement plus que chaotique, ainsi que des décisions techniques qui le bride. Le lancement ne s’est pas fait sans mal. Bien que des phase de beta test aient été organisées, les serveurs ont lamentablement croulé sous la charge, des millions de joueurs, lors du lancement du jeu. Pourquoi ? Car le jeu, contrairement à Diablo II, nécessite une connexion permanente aux serveurs de Blizzard, à la manière d’un meuporg, et ce même lors des parties en solo ! Une décision ayant pour but d’éviter les hacks d’objets, mais aussi de contrer les copies pirates, il ne faut pas se le cacher. Malheureusement, cette protection se retourne contres les joueurs honnêtes, comme d’habitude. Mais passons, arrêtons de cracher dans la soupe et parlons du jeu en lui même !

Le scénario est une suite directe du second épisode, vingt ans plus tard. Le mont Arreat, terre natale des barbares a été détruit par Tyraël, Diablo et Baal sont vaincus. Caïn étudie avec ferveur les démons et découvre une prophétie annonçant la fin du monde, annoncée par la chute d’une étoile. En effet, un météore viens s’abattre sur la cathédrale de Tristram et emporte le vieux Caïn dans ses abysses.

Bande annonce de Diablo III

Puisqu’il s’agit d’un hack and slash, vous vous déplacerez dans des lieux et donjons variés et aléatoires, pour défourailler des monstres à tout va : goules, squelettes, serpents, hommes-boucs, déchûs, diablotins… On prend plaisir à retrouver le large bestiaire de Diablo II et quelques nouveautés. L’histoire se déroule sur quatre actes, prenant pour décors Tristram et ses alentours, une ville dans le désert, un donjon assiégé, et enfin les cieux. Une variété correcte, mais parfois limite, la faute un générateur de monde aléatoire en deça de celui de Diablo II.

Graphiquement, le jeu s’est sort plutôt bien, avec des décors et personnages tirant un peu sur le style World of Warcraft, avec cependant un cell-shading léger. Le tout est agréable et ne par pas dans le feu d’artifice ce couleurs du meuporg de Blizzard. Les musiques sont toujours aussi agréables, et entendre la reprise de la musique de Tristram mettra une larme à l’œil des plus nostalgiques. 😉 Et n’oublions pas les scènes cinématiques : Blizzard n’a plus rien à prouver dans ce domaine, et nous émerveille encore une fois, avec un souci du détail rarement égalé.

Par contre, on remarque que le système de progression a largement été refondu, et simplifié. Plus de points de statistiques à attribuer lors de gain de niveau, tout est automatique. Dommage, on ne peux pas privilégier une statistique comme la force, sur une autre dans ce cas. Les compétences sont également simplifiée, bien que nombreuses. Chaque personnages à droit à six compétences. Chacune d’elles peut être choisie parmi plusieurs, et enfin modifiée grâce à des runes qui se déverrouillent lors de votre progression. Ces compétences peuvent être changés à tout moment, moyennant un temps de cooldown : par conséquent, pas de changement durant un combat. L’avantage est de pouvoir respécialier votre héros, sans pour autant avoir à en recréer un, chose commune à l’époque de Diablo II. Mais n’oublions pas que les joueurs de cette époque ont grandis, et n’ont plus autant de temps à investir. Malgré tout, cette simplification engendre une trop grande facilité à changer de style de jeu, et permet moins de possibilité que sur Diablo II.

Cela n’empêche en rien à ce Diablo III d’être diablement (haha) fun ! Les combats sont rapides et nerveux, et les cinq classes présentes ont des styles variés, et agréables à jouer. Que cela aille du féticheur, spécialiste des invocations et sortilèges obscurs, à la chasseuse de démon et ses acrobaties, ou bien la brutalité des barbares, les combats nous gardent éveillés !

La rejouabilité est énorme, avec une bonne durée de vie. Une vingtaine d’heures pour finir le jeu une première fois, en prenant son temps. Quatre niveaux de difficulté sont présent, allant de Normal à Armageddon, et permettant de trouver de nouveaux équipement de plus en plus puissants. Un mode Hardcore est aussi présent, où mourir met fin définitive à la partie. Votre héros est mort, allez pleurer ailleurs ! :p Monter les cinq personnages au niveau maximum en Armageddon devrait donc vous prendre plusieurs centaines d’heures, ce rentabilise fortement l’achat du jeu. Bien sûr, la répétitivité sera de mise, mais c’est une des tares des hack and slash en général, qui ne peux être imputée à Diablo III lui même.

Scène d’introduction de Diablo III

Malgré cela, Diablo III aura besoin de plusieurs patches avant d’être à la hauteur de son ancêtre, et le lancement chaotique laisse un goût de jeu encore en phase de bêta. Pour ceux qui veulent attendre, quelques mois devront aider à changer ces aspects négatifs. Dernier point noir, la connexion obligatoire pour jouer. Impossible de jouer lors de déplacements, ou lors d’une perte de votre accès Internet (fallait pas vous faire hadopiser, voilà). Cela va au delà ce la nécessite, puisque votre partie solo se déroule en fait sur serveur, afin d’éviter toute triche, mais à le malheur de provoquer aussi des latences, comme pour tout jeu online, bien que l’on soit seul. Un défaut gênant pour les joueurs ayant une connexion instable ou capricieuse.

Dernier aspect de ce jeu, son Hôtel des Ventes. Il s’agit d’une sorte d’eBay intégré, permettant aux joueurs de vendre et acheter du matériel trouvé en jeu, soit en pièces d’or, soit en argent réel. L’or se trouve en jeu, et donc permet de se débrouiller pour acheter de l’équipement. Par contre, la partie en argent réel, permet d’utiliser la carte bancaire pour s’acheter des objets virtuels. Blizzard prélève bien entendu une commission sur les transactions, afin de continuer de développer le jeu, et peut-être à terme un addon. A tout ceux qui disent « c’est une honte d’utiliser de l’argent réel » et autres arguments pseudo-indignés, je leur répond que cet aspect du jeu est facultatif ! Personne ne vous menace d’un couteau sous la gorge pour vous forcer à acheter en argent réel. Personne ! Vous n’en voulez pas ? Ne l’utilisez pas.

Personnellement, je ne l’utiliserait pas, mais sa présence à une utilité : maîtriser le marché noir des farmers chinois, vendant des personnages, équipements, et or, qui a pourrit à l’époque Diablo II. Blizzard prend les choses en main, donne accès à une plate-forme de paiement sécurisée (au lieu des sites louches à l’orthographe douteuse, basé dans un pays lointain, où un gold-seller peu scrupuleux cherche à vider votre compte, celui en banque), et évite donc une tonne d’arnaques en ligne. Et je le répète, tout celà est facultatif !

Pour conclure, Diablo III est un très bon hack and slash. Mais mérite-t-il vraiment de s’appeler « Diablo » ? La simplification de bien des éléments de gameplay, qui permettaient de se différencier des autres joueurs, ne laisse la place qu’à l’équipement et les réflexes pour se démarquer. Espérons que des patches et addons viendront améliorer cela, afin de redonner de la profondeur à ce Diablo,, et le rendre digne de la saga de Blizzard. On trouve aussi une nouvelle expérience de modèle économique, qui ne plaira pas à tout le monde, pouvant potentiellement déséquilibrer les futurs combats en PvP. Espérons que ce ne sera pas le cas. En tout cas, une chose est sûre, poutrer des démons entre amis n’avais pas été aussi fun depuis des années !

Author: keitaro

Joueur de jeux vidéos en tout genre, et sur toute plateforme, fan d'animé, et de manga, j'essaie de partager mes découvertes et coups de coeur sur BakaGamer. Toujours en retard sur les sorties du moment, évidement.