Paye ta comm’ en mousse – Ou comment rater son marketing

Aujourd’hui, c’est coup de gueule. Dans la monde du jeu vidéo, que l’on soit développeur ou distributeur, ou les deux, la communication autour d’un jeu ou d’un service est primordiale à sa réussite. Mais parfois, il y a des choses qui passent dans la tête des commerciaux qui sont vraiment hors sujet et plombent ce que l’on tente de faire décoller. Deux exemples…

Un studio, Valve. Et sa boutique Steam. Vous n’êtes pas sans savoir, si vous suivez l’actualité vidéo-ludique que Valve sors demain son nouveau jeu, Portal 2. Mélange de FPS et réflexion, ce jeu est largement attendu par une communauté de joueur et joueuses au niveau international. Pour promouvoir sa sortie, Valve à utilisé un subtile stratagème avec le « Potato Sack », un pack de jeux indépendants (dont certains ont été testés ici) comme Super Meat Boy, Killing Floor et j’en passe. Tout ces jeux ont reçu au fil des deux dernières semaines des mises à jour simultanées et certains éléments ont mis la puce à l’oreille à la communauté Steam. Un véritable jeu de piste s’en est suivi durant deux semaines, aussi bien sur les jeux concernés que IRL, avec des indices dans des villes comme Seattle. La découverte finale étais un message assez explicite, indiquant que le 19 Avril étais égal au 15 Avril. Et un compte à rebours ayant pour fin le 15 Avril justement.

Les joueurs se réjouissent, car le 19 correspondait à la sortie de Portal 2 ! A la fin du compte à rebours, une page mise en place indique « Aidez GLADoS à redémarrer pour sortir Portal 2 en avance ». Le principe est simple, jouez au 13 jeux du « Potato Sack » pour réduire un nouveau compte à rebours fixé à 96 heures. Un défi pour la communauté, et elle l’accepte sans broncher. Mais c’est là que le drame survint. Alors que cette page apparait un vendredi, laissant à penser que l’on peux débloquer Portal 2 durant le week-end, pour en profiter justement, les joueurs s’acharnent. Et déchantent. Chaque jeu a une barre distincte à l’écran, et en compléter une ne fais réduire le compteur que de 50 minutes. C’est l’heure des maths : 50 x 13 = 650, soit 10 heures et 50 minutes… Imaginez la déception. N’avancer la sortie de Portal 2 que de 11 heures (pour arrondir). Ca ne sert strictement à rien. Le jeu sort toujours mardi, et il sort même pendant que les gamers seront en cours, ou au travail. Aucun intérêt. Rien. Nada. Comme un vieux soufflé qui se vautre.

Actuellement la communauté est en train de spéculer sur un complément d’informations sur Half-Life 2 Episode 3 qui serais révélé à la fin du timer, mais rien n’est sur. Les joueurs se bouffent sur le forum Steam, entre ceux qui soutiennent Valve et ceux qui crachent dessus. Une véritable Trollfest. Mon avis sur le sujet est que rien ne sera ajouté à la fin du timer. Je peux me tromper, mais Valve à fais une bourde, certes minime, mais qui laissera un goût amer chez les joueurs. En effet, les joueurs console qui ont piraté le jeu on royalement gâché la fin du jeu en la racontant sur le net. Jeu que beaucoup ont fini, sans le payer, alors que les consommateurs loyaux, à qui on a fais miroiter une sortie anticipée, qui ont payés, se sont retrouvés abandonnés et poignardés par Valve. Pour un mauvais coup de pub, c’est réussi. Bravo Valve pour le fiasco. Prennez-en de la graine et sortez nous Episode 3 sans l’accompagner de bullshit ! (Ne vous méprenez pas, je suis sur que Portal 2 sera un bon jeu).

Deuxième cas, arrivé en septembre 2010. Le site Good Old Games (gog.com) propose des vieux jeux PC, en partenariat avec leurs éditeurs respectifs. Leur offre ? Des vieux jeux qu’ils rendent compatibles avec Windows XP, Vista, Seven, sans aucun DRM (comprenez protection ou restriction d’installation), à un prix fixe peu importe dans quel pays on se trouve, et avec des bonus exclusifs. Le site a donc des jeux comme Duke Nukem 3D, Fallout, Stronghold, Beyond Good & Evil, et des bonus tels que des bande originales, des fonds d’écran haute définition, sonneries et ainsi de suite. Un vrai service pour les retrogamers PC, et des jeux à 6 ou 10 dollars. Une communauté exemplaire de passionnés sur leur forum, bref, tout ce que l’on peux attendre. Le site est à ce moment en beta depuis environs deux ans, et un jour en septembre 2010, sa page principale est remplacée par une vulgaire page blanche, et un message indiquant que le site ne pouvais continuer dans cet état, et que nous aurions bientôt des nouvelles. Les joueurs s’affolent, impossible de retélécharger les jeux qu’ils ont achetés légalement s’ils ne l’avaient pas déja fais. Le site restera dans cet état durant cinq jours. Cinq jours durant lesquels tout les médias consacrés au jeu vidéo ont annoncé la fermeture définitive du site, alors qu’il ne s’agissait que d’un moyen de créer le buzz autour du site pour sa sortie de la phase de beta, et la sortie du Baldur’s Gate sur le site. Une bonne nouvelle en soi, mais aussi une véritable trahison pour ceux qui ont soutenu le site depuis les premières heures. Certes cela a amené bien des gamers sur le service, mais une mauvaise image a été créée autour de cet évènement (je télécharge aussitôt tout mes jeux achetés là bas et leur bonus en cas de fermeture réelle). Comment rater sa comm’ en beauté ! GETKXGB ‘K FKF VJCV HQT UEKGPEG’ FCPU NGU EQOOGPVCKTGU RQWT ICIPGT NG RTGOKGT RQTVCN !

Ces deux exemples, bien que rien de grave ne soit arrivé, montrent bien comment une communauté peux se retourner contre soi si on ne s’adresse pas correctement à elle. Les personnes en charge du marketing ne sont pas forcément des gamers, et ils devraient ! Il s’agit d’un public bien particulier qui peux faire pencher la balance très rapidement d’un sens ou d’un autre. Espérons juste que ces deux fiasco servent à l’avenir…